Le renforcement positif
Les études le démontrent et le confirment de plus en plus, le renforcement positif tant sur les animaux que sur les humains améliore les performances. Malheureusement, il est encore très commun de voir de nombreux entraîneurs qui ont une attitude négative envers les résultats de leurs élèves ou du cheval qu’ils entraînent.
La justification la plus commune de ces entraîneurs est que suite à avoir dénigré par exemple une performance de leur élève, celui-ci en a une meilleure par la suite. De plus, lorsqu’il le félicite, la performance suivante est généralement moins bonne que celle qui était réussie. Il est cependant prouvé statistiquement que ces résultats sont plutôt dus à des fluctuations normales dans la qualité des performances et non au fait d’avoir une attitude négative ou rigide.
Le sport équestre est déjà à priori un sport difficile, voire ingrat. Nous devons apprendre des notions sur un cheval qui ne comprend pas nos aides, puisque celles-ci ne sont pas encore précises. Nous apprenons à tâtons, par essais et erreurs, souvent avec trop de force et de raideur. Nous avons besoin de milliers d’heures de pratique et ce avec différents chevaux pour bien confirmer un mouvement ou une demande. L’apprentissage est long et très graduel, autant physiquement que psychologiquement.
Les déceptions sont aussi trop nombreuses, surtout lorsqu’on vise les circuits de compétitions, car le cheval est un animal fragile aux blessures et aux maladies. Ce n’est pas juste une bonne gestion d’écurie et de soins que ça prend, c’est surtout de la chance et les moyens financiers pour persévérer. Les origines militaires du sport nous ont aussi laissé cette tradition d’entraîneurs sévères, qui ne se gênent pas pour dénigrer les aptitudes ou habiletés d’une élève. Je pense autant au dressage qu’au saut d’obstacles.
On vante les mérites de l’équitation pour aider les jeunes à se responsabiliser, développer leur confiance de soi et le respect d’autrui. Il est donc de la responsabilité de l’entraîneur d’en être un modèle pour l’élève et de l’aider à évoluer vers son plein potentiel, sans le décourager. Heureusement je remarque une certaine évolution dans le bon sens depuis 15 ans dans le milieu du dressage, mais il y a encore place à l’amélioration afin que les cavaliers de tous les niveaux aillent une expérience positive de ce sport.
Crédit photo: Maude Béland